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La réconciliation des jeunes avec l’agriculture

Depuis 2006 et surtout suite à la crise alimentaire de 2008, de nombreux  projets et programmes dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche ont vu le jour afin d’assurer au Bénin une sécurité et une autosuffisance alimentaire. Au nombre de ces projets et programmes, il y a entre autres:

  • Le programme spécial d’installation des jeunes dans l’agriculture financé par l’Agence Française de Développement (AFD) qui a commencé en janvier 2009 et pris fin en décembre 2010. Et comme son nom l’indique, cela a pour objectif principal d’amener les jeunes à s’adonner à l’agriculture.
  • Le programme de développement agricole des communes (PDAC) qui a démarré en janvier 2012 et dont l’objectif  principal est de professionnaliser les organisations paysannes.

Mais force est de constater que ces projets et programmes peinent à donner des résultats concrets et fiables dans le temps dans la mesure où le secteur primaire subit les limites de politiques que sont :

  • le dépeuplement des zones rurales, productrices par excellence des biens agricoles. Ce fait, lié pour l’essentiel à l’exode rural des jeunes et aussi à la politique d’éducation à tous;
  • aux difficultés d’accès au foncier qui limitent à la fois les investisseurs étrangers et les exploitants potentiels au niveau des familles ;
  • à l’état d’enclavement toujours persistant de nombre de zones rurales de production ;
  • à l’absence de réelles actions en faveur de la promotion des nouvelles filières que sont l’ananas, le soja, le karité, l’anacarde. Cette observation concerne surtout les politiques d’incitation à la production en quantité et suivant les normes, et les mesures d’accompagnement pour la conservation, la transformation et la rentabilité dans la commercialisation des produits ;
  • aux difficultés d’accès aux ressources halieutiques, et à l’entretien des eaux, espace de vie de ces produits, dans le domaine de la pêche ;
  • à l’inadéquation entre le système de financement bancaire et de micro finance et celui des activités agricoles ;
  • à l’inefficacité du système d’information des producteurs sur les prix et les opportunités du marché ;
  • à  l’absence de marchés modernes d’approvisionnement en gros des produits vivriers qui pourraient favoriser le développement de l’agro-business ;
  • à la politisation de certaines actions menées.

Afin de surmonter ces limites, il urge de procéder à la réconciliation/mariage des jeunes avec l’agriculture grâce à de nouvelles approches. L’une de ces approches peut se faire par l’e-agriculture. Et c’est d’ailleurs cela qui a valu la présence de AGROBENIN au 3ème sommet  du Chapitre Afrique de l’IAALD qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 21 au 23 mai 2012. L’IAALD est l’Association internationale des spécialistes de l’information agricole. En prélude à cette conférence la journée du 20 mai 2012 a été consacrée aux impacts et acquis du concours YoBloCo Awards (http://ardyis.cta.int/fr/activites/prix/item/136-results-yobloco).  A cette conférence, beaucoup de thèmes et initiatives touchant l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans l’agriculture ont été débattus. Nous avons entre autres :

  • L’utilisation des téléphones portables par les agriculteurs de la communauté d’Igbesa au Nigeria présentée par le Dr Babalola Tajudeen Isiaka : comme avantages de cette technique nous avons, la réduction du coût de transport qui affecte la qualité des produits agricoles, le développement de l’agrobusiness, le contact direct des paysans avec leurs familles et les acheteurs potentiels ;
  • L’utilisation en Zambie par des paysans du téléphone mobile présentée par M. Darlington Kahilu, où ces paysans à quel que lieu que ce soit envoient des sms sur une plateforme afin de parler des difficultés et problèmes qu’ils vivent sur leur ferme. Au sein de cette plateforme, travaillent des ingénieurs agronomes et des consultants qui répondent en retour à ces paysans sans que ces derniers ne viennent à se déplacer. Ce qui accroît la productivité et l’écoulement des produits. Il faut noter que ce programme en ZAMBIE est piloté par le Service Nationale d’Information Agricole qui est sous la tutelle du ministère de l’agriculture de la Zambie.
  • Nous avons aussi une présentation d’Ednah Karamagi : directeur exécutif de BRODSI (http://www.brodsi.org.ug) sur l’utilisation des réseaux sociaux pour améliorer les conditions de vie des paysans en zone rurale en OUGANDA.

Ainsi donc, l’utilisation des medias (radio communautaire par exemple), des GSM, des réseaux sociaux (facebook, twitter, Google+,…), des vidéos, de l’internet peuvent non seulement faciliter la dissémination des informations agricoles et des bonnes pratiques agricoles,  faciliter l’obtention des informations par les producteurs sur les prix et les opportunités du marché mais aussi amener les jeunes à intégrer les TIC à l’agriculture afin que ces derniers se sentent toujours « à la page ». Pour cela, dans le but d’apporter sa pierre à l’édifice, le bureau d’études TIM : Tomorrow Is Mine a choisi d’inclure dans ses volets de formation des jeunes à l’agriculture le volet TIC car les dirigeants de ce bureau d’étude ont compris qu’on ne peut pas dissocier les TIC de l’agriculture si tant est que la formation s’adresse aux jeunes (élèves et étudiants).
Il convient de rappeler que c’est d’ailleurs l’un des objectifs clés du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA) à travers le programme ARDYIS : Agriculture Rural Development and Youth in the Information Society (Agriculture Développement Rural et Jeunesse dans la Société de l’Information) dont le coordonnateur est M. Ken LOHENTO. « Le CTA est prêt à accompagner de quelle que manière que ce soit tout projet et programme visant l’utilisation des TIC dans l’agriculture afin d’améliorer les conditions  de vie des paysans et d’amener la jeunesse à s’investir dans l’agriculture » a martelé M. Ken LOHENTO à cette conférence.

Avis donc aux politiques, aux  Organisations Non Gouvernementales (ONG), aux réseaux GSM ou à toute autre personne qui a des projets qui allient TIC-AGRICULTURE.

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