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Bénin : L’Herbier National se meurt !!!

L’Herbier ou Herbarium (en anglais) est désigné par le lieu / le bâtiment où sont conservés des herbiers. Rappelons qu’un herbier est une collection de plantes ou de parties de plantes séchées convenablement, fixées sur des papiers appropriés et étiquetées. Par conséquent, l’herbier est un spécimen spécial.

En effet, L’Herbier National du Bénin a été créé en 1970 à l’avènement de l’Université du Dahomey, bien que les premières collections botaniques datent de 1785. Occupant initialement une petite salle d’à peine 20 m2, l’HNB est aujourd’hui installé dans un immeuble de 600 m2, construit grâce à la coopération bénino-néerlandaise par le biais du projet Flore et Herbier National. C’est un bâtiment à trois niveaux : un sous-sol servant de salle de traitement des échantillons, un rez-de-chaussée qui abrite les échantillons de plantes ; l’étage où se trouvent les bureaux et annexes. http://publish.plantnet-project.org/project/herbierbenin

La taille des collections botaniques qui y sont conservées est de 45.000 spécimens appartenant à 30.700 échantillons de plantes dont 10.000 récoltés entre 1970 et 1997 puis 20.700 de 1997 à 2002. Ces collections comptent 185 familles, 1130 genres et 2807 espèces. Elles sont rangées dans 282 armoires disposées dans les 3 salles du rez-de-chaussée du bâtiment. Le rangement est fait suivant l’ordre alphabétique des taxons, c’est-à-dire, par espèce, par genre et par famille. Le Projet Flore du Bénin mis en œuvre de 1997 à 2006 a permis de découvrir trois nouvelles espèces au monde que sont :

  • Thunbergia atacorensis qui appartient à la famille des Acanthaceae,
  • Ipomea beninensis qui appartient à la famille des Convolvulaceae,
  • Kyllinga beninensis qui appartient à la famille des Cyperaceae.

Par ailleurs, dans le cadre du projet GBIF (Gbobal Biodiversity Informations Facilities) et d’un projet financé par l’Ambassade de France au Bénin en 2018, 35.000 spécimens ont été numérisés. Par conséquent, plus de 75% des collections botaniques sont conservées sous format numérique. Elles portent sur l’ensemble des 2807 espèces végétales que compte le Bénin. https://www.gbif.org/fr/country/BJ/summary

Mais force est de constater que l’HNB meurt faute de moyens financiers. « La morgue » des plantes souffre énormément et est en décrépitude avancée :

  • Les climatiseurs qui permettent de ralentir la détérioration de la collection botanique sont en très mauvais état ;
  • Le scanneur qui sert à numériser les spécimens est en panne ;
  • L’ordinateur est non fonctionnel ;
  • L’HNB manque de mobiliers ;
  • La numérisation des spécimens n’est pas terminée. Il urge de trouver des fonds complémentaires pour faire la numérisation des 25% restants. Sinon, un incendie peut tout détruire à tout moment.
  • Une autonomisation de l’HNB en fond de roulement faciliterait beaucoup son entretien ;
  • Il urge aussi de mettre à jour les noms scientifiques des spécimens déjà présents selon La classification APG IV (2016), ou classification phylogénétique : APGIV est la quatrième version de classification botanique des angiospermes établie par l’Angiosperm Phylogeny Group. C’est une modification de la classification phylogénétique APG III (2009)
  • L’étanchéité du bâtiment est à revoir ;

Depuis la fin du projet Flore du Bénin, aucune récolte n’a plus été faite. Il urge donc de relancer ce type de projet afin de procéder à de nouvelles récoltes. Ce qui permettrait de redéfinir les coordonnées géographiques et si possible de découvrir de nouvelles espèces très utiles non seulement pour l’histoire de notre pays mais aussi pour la science toute entière.

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