Relance agricole au Bénin: Boni Yayi galvanise les producteurs d’ananas
La mise en place des usines agricoles répond, selon le président de la République, à une stratégie de promotion de la diversification agricole. Hier, lors d’une séance de travail au palais de la Marina, il a invité les producteurs d’ananas à accompagner l’unité de transformation prévue pour être installée à Allada.
Ses récentes descentes dans les champs de coton pourraient laisser croire que le chef de l’Etat, dans sa stratégie de relance de la production agricole, a opté pour le choix de l’or blanc au détriment des autres cultures. Erreur ! Boni Yayi fait de la diversification agricole le gage d’une agriculture béninoise garante d’une sécurité alimentaire et compétitive aux plans régional et international. Signe de sa détermination à sortir du tout coton, l’énergie qu’il déploie pour la concrétisation du projet d’installation des six usines de transformation des produits agricoles au Bénin. Pour susciter l’adhésion massive des producteurs à son projet, le chef de l’Etat a galvanisé hier les acteurs de la filière ananas en les entretenant sur les tenants et aboutissants de ce qu’il considère comme le point de départ du renouveau économique du pays. Pour Boni Yayi, la mise en place des usines agricoles s’inscrit dans son ambition de sonner le réveil du Bénin dans la dynamique de renaissance de l’agriculture qui s’opère au niveau continental. Ce réveil, soutient-il, doit s’organiser autour des préalables dont les plus essentiels constituent l’organisation des marchés, l’accès à la terre, la maîtrise de l’eau et une meilleure organisation des acteurs autour des chaînes de valeurs. Si pour ce qui le concerne, le gouvernement s’évertuera à créer les conditions favorables à cette agriculture qu’il se veut moderne, le président de la République pense que les producteurs ont un gros coup à jouer, notamment dans l’approvisionnement en matières premières des usines agricoles qu’il se prépare à installer. Pour le cas de l’usine de fabrication de jus d’ananas qui sera installée à Allada, Boni Yayi estime qu’elle aura besoin de 20 tonnes d’ananas en trois jours, soit une demande mensuelle de 160 tonnes pour sept heures de travail par jour. « Si la production suit comme il se doit, nous pourrions aller au-delà de sept heures », précise le président de la République.
Des problèmes à régler
L’annonce de la mise en place d’une unité de transformation de l’ananas est saluée par les producteurs du plateau d’Allada qui y trouve un créneau d’écoulement de leurs productions. Selon Bertille Marcos, productrice d’ananas, qui rassure le président de la République du potentiel de production du département de l’Atlantique, la seule commune d’Allada est capable de fournir 200 tonnes d’ananas par mois. « Mais vous devez faire en sorte que cette usine ne vienne pas écraser les petites unités de transformation qui ont toujours permis à la filière de survivre », tempère-t-elle. Conscients que la transformation locale ne pourra pas à elle seule consommer toute la production, les producteurs ont demandé au président de la République d’aider l’ananas béninois à trouver des débouchés à l’international. A cette préoccupation s’ajoutent celle des emballages importés qui reviennent plus chers à cause des droits de douanes, de même que les tracasseries policières et les difficultés d’accès aux crédits.
Pour Boni Yayi qui entend satisfaire au mieux les doléances de ses invités, la question agricole est aujourd’hui non négociable d’autant que l’agriculture constitue le seul secteur pouvant sauver le Bénin de la problématique de l’emploi des jeunes, qui constitue à son avis, une véritable bombe à retardement. « Il nous faut une agriculture rénovée et nous devons nous appuyer sur les succès story », invoque le président de la République qui dit croire fermement que la prospérité du pays passe forcément par la terre.
Source: http://www.boniyayi.bj