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Défis de l’agriculture face à l’agroalimentaire

L’agroalimentaire est l’ensemble des activités qui transforment des matières premières issues de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche en produits alimentaires destinés essentiellement à la consommation humaine. Les sociétés agroalimentaires sont donc dépendants de l’agriculture pour contribuer efficacement à la sécurité alimentaire.
Pour faire face à l’attente de la population béninoise, ces sociétés rencontrent d’énormes difficultés. Je vous propose  cet entretien réalisé avec le Directeur des Affaires Financières de la Société des Industries Alimentaires du Bénin (SOCIA- BENIN sa) où il fait mention de certains problèmes.

AGROBENIN : Veillez vous présenter monsieur
Je me nomme Mathias ADIMOU  » M.A  » et je suis chargé des affaires financières de SOCIA – BENIN

AGROBENIN : Présenter nous la société la « SOCIA- BENIN »
 » M.A  » : SOCIA- BENIN est une usine de production de farine de maïs, riz de maïs, couscous de maïs pour la consommation humaine ; de gritz de maïs pour les brasseries et du son de maïs pour l’alimentation animale. Elle est créée en 1994. SOCIA- BENIN est capable de traiter jusqu’à 40.000 tonnes de maïs par an. Mais actuellement nous sommes à une capacité de 7000 à 8000 tonnes par an. Car actuellement nous n’avons que le marché du  gritz (pour les brasseries) et du son de maïs (pour l’alimentation animale).

AGROBENIN : Comment se fait-il que vous n’atteignez que le ¼ de votre capacité de traitement ?
 » M.A  » : En fait l’une des raisons principales de création de SOCIA- BENIN, est de fournir à tous les béninois de la farine de maïs (surtout dégermé car c’est ça qui est recommandé à la santé). Mais force est de constater que le Béninois n’est pas encore prêt à acheter cette farine. Il préfère amener son maïs au moulin pour le moudre. Ce qui fait qu’il a fallu nous lancer donc dans la production de gritz et de son de maïs.

AGROBENIN : Dites-nous, les 8000 tonnes de maïs, est-ce sur le marché béninois que vous  les acheter ?
 » M.A  » : La grande partie est achetée sur le marché  béninois particulièrement au Nord du Benin. Car, c’est le Nord qui est le grenier du maïs. C’est en période de soudure que nous sommes contraints d’aller payer ce maïs dans les pays voisins notamment au Togo. Mise à part les périodes de soudures, on peut dire que le maïs (surtout le blanc) est disponible sur le marché béninois.
Quant à la qualité de ce maïs, nous n’avons pas à nous plaindre car il n’y a pas encore du maïs OGM (Organismes Génétiquement modifiés) au Bénin. Puisque le Benin n’a pas de problèmes en matière  de disponibilité des semences. Quant à la traçabilité au niveau de SOCIA-BENIN, nous traitons le maïs selon son origine et non par producteurs (paysans).

AGROBENIN : Qu’entendez- vous par période de soudure ?
 » M.A  » : La période de soudure c’est la période pendant laquelle nous avons de sérieux problèmes d’acquisition de la matière première qu’est le maïs.  Ces problèmes sont :

  • Par exemple une crise alimentaire survient dans l’un des pays voisins (frontaliers). Les commerçants de ces pays viennent acheter automatiquement le maïs du Benin. Par conséquent le maïs devient cher  et indisponible sur le marché béninois.
  • Par exemple la production béninoise a eu des problèmes puisque notre agriculture ne dépend que de la nature. Ce qui fait qu’on est contraint d’aller payer sur les marchés voisins.

AGROBENIN : Dites-nous, l’état de l’agriculture au Benin permet-elle d’assurer la sécurité alimentaire des béninois ?
 » M.A  » : Difficile à dire, car nos frontières sont très perméables. Il suffit qu’un pays voisin ait des problèmes aussitôt le maïs devient cher voir indisponible sur le territoire national. Il suffit aussi que la nature ne soit pas clémente et on a tous les problèmes de ce monde.

AGROBENIN : Si vous disposez d’une baguette magique, que feriez-vous pour le bonheur des béninois ?
 » M.A  » : Vous savez l’économie béninoise repose essentiellement sur  l’agriculture et le tourisme.
Quant à l’agriculture, après le coton c’est le maïs car le Benin a perdu sa place au niveau du palmier à huile. Par conséquent, il urge d’accroître la production du maïs par :

  • La mécanisation de l’agriculture,
  • Le règlement des problèmes fonciers,
  • La disponibilité de l’énergie et de l’eau afin que la production du maïs se fasse à contre saison aussi.

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