Multiplication des cas d’intoxications alimentaires au Bénin

Que fait le laboratoire central de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments  » LCSSA » ?

D’année en année, nous assistons à une croissance de cas d’intoxication alimentaire au Bénin qui se soldent le plus souvent par des décès. Il est estimé qu’il y aurait, chaque année 1, 5 millions de cas d’empoisonnements aux pesticides, entrainant la mort de plusieurs milliers de travailleurs agricoles (dont les enfants) dans les pays du Sud.

Bien que les pays africains importent moins de 10% des pesticides utilisés dans le monde, ils totalisent la moitié des empoisonnements accidentels et plus de 75 % des cas mortels (OMS/PNE, 1990).
Qu’il vous souvienne de mai 2007 à juillet 2008, 105 cas dont 9 décès (taux de létalité de 9 %) d’ intoxications alimentaires dues à l’endosulfan dans la zone sanitaire de Tchaourou au Bénin ; « le toubani » (pâte à base de farine de haricot) dont une soixantaine de victimes en août 2010 à Parakou ; en août 2011 à Djougou encore une intoxication alimentaire due à la consommation de pâte à base de cossettes d’igname où 08 personnes sur 10 ont cassé la pipe.

Où en sommes-nous avec le Laboratoire Central De Contrôle De La Sécurité Sanitaire Des Aliments (LCSSA) ?
En effet, créé par décret n°2010-153 du 28 avril 2010, ce laboratoire implanté à Akpakpa-Dodomè peine à être fonctionnel dans un contexte où l’on enregistre presque au quotidien des cas d’intoxication alimentaire suivie de pertes en vies humaines.  il est chargé entre autres de:

Un laboratoire à caractère nationale et sous régionale qui n’a pas une autonomie d’énergie depuis 2008, année du démarrage du chantier. Or plus de 2 milliards 300 millions FCFA sont déjà engloutis dans l’érection du bâtiment et son équipement, mais la partie microbiologie, le cœur même du laboratoire souffre toujours. Que de visites effectuées sur le chantier par les différents ministres qui se sont succédés depuis 2008 au ministère de l’Agriculture.

Mais jusque-là, toujours le statu quo alors même que l’Union européenne à travers la Coopération Technique Belge (CTB) a accepté d’accompagner le Bénin dans la réalisation de ce laboratoire à travers son équipement. Visiblement, après tant de milliards décaissés, le gouvernement du Dr Yayi Boni qui, à travers ce projet, a semblé accordé un intérêt particulier au bien-être des consommateurs, est en train de prendre du recul.

Ce manque d’intérêt frise un abandon de cette unité très capitale même si le taux d’exécution aujourd’hui tourne autour de 95%. D’ailleurs l’entrepreneur, selon nos enquêtes a déserté le chantier puisque « l’Etat restant lui devoir ». Autant d’indices qui tendent à confirmer la thèse d’abandon ou du désintérêt des autorités à divers niveaux.

Ou bien faudra t- il qu’un cas d’intoxication alimentaire décime tout un village avant que les autorités ne prennent le taureau par les cornes ?

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