Agriculture familiale ou agrobusiness: quel choix pour le Bénin ?

Depuis l’avènement du gouvernement Boni Yayi en 2006, un document a été élaboré dans l’optique de faire du Bénin un pays capable d’assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire : c’est le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA).
De séminaires en séminaires, foras en foras, missions sur missions, le Bénin en est encore à se demander s’il lui faut s’engager dans l’agrobusiness ou s’il faut conserver tout en modernisant les exploitations agricoles de type familial.

Pour le ministère du plan et du développement, le Bénin doit passer à l’agrobusiness. Quant au ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, le Bénin doit penser à moderniser l’agriculture familiale au lieu de passer à l’agrobusiness.

Rappelons que le Bénin a signé au plan régional (CEDEAO) le document de mise en œuvre de l’agrobusiness. C’est d’ailleurs le cas du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud et j’en passe qui font déjà de l’agrobusiness. En effet avec l’agrobusiness, la production agricole massive est réalisée grâce à de grands groupes agroindustriels qui investissent d’importants capitaux sur de vastes superficies. Par conséquent une parfaite symbiose s’installe entre la production agricole et l’industrie agroalimentaire.

Par contre pour synergie paysanne (syndicat représentant les petits paysans et producteurs), l’agrobusiness est inadapté car les exploitations agricoles de type familial qui nourrissent les villageois depuis des siècles sont des vecteurs d’équilibre de l’espace national.

Si donc les paysans vendent leurs terres à de grands groupes agropastoraux, ils iront grossir le lot des délinquants qui sèment la terreur dans les centres urbains. Même si la production n’est pas massive, elle comporte une variante sociale très importante.

Mais le hic est que tous les acteurs raisonnent sur des schémas purement virtuels sans que jamais l’Etat n’ait pas pu se doter d’une étude spécifique sur la question. Au bout de ce carrousel, les différents acteurs ont décidé à nouveau de mettre sur pied une énième commission ad hoc pour réfléchir sur la question.

Pendant ce temps, la spéculation foncière fait rage. Les terres coûtent de plus en plus chères ce qui réduit de plus en plus les perspectives d’investissements agricoles conséquents.

A ce rythme, la révolution verte est promise à des jours sombres.

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