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Entretien avec KINTO Roméo: Directeur exécutif du cabinet KHROM and BRAIN CONSULTING

AGROBENIN est allé à la rencontre de monsieur KINTO Roméo, Directeur exécutif du cabinet KHROM and BRAIN CONSULTING spécialisé dans le management QSE/RSE (qualité Sécurité Environnement et Responsabilité Sociétale des Entreprises)

Présentation:
Née le 20 avril 1997 à Moscou en Russie, KINTO Roméo obtient un BAC scientifique série D au collège catholique notre Dame de lourdes à Porto-novo. Il poursuit ses études en chimie alimentaire et Contrôle de qualité à l’uatm GASA-formation pour obtenir une licence en Biotechnologies des industries agroalimentaires. Il y poursuit un Master en expertise analytique puis opte pour une formation d’ingénieur à l’IAM de Dakar en QSE /RSE pour le compte des normes ISO options industries agro-alimentaire. Il est actuellement le directeur exécutif du cabinet KHROM and BRAIN CONSULTING, sise à parakou (capitale septentrionale) en République du bénin.

AGROBENIN (AgB) : Pour vous Roméo, qu’est-ce que la qualité ?

KINTO Roméo (K.r) : C’est l’aptitude d’un produit ou service à satisfaire à des exigences utilitaires implicites ou explicites pour un client.

AgB : Au vue de vos nombreuses expériences et audits dans le domaine, quel est l’état des lieux actuellement dans la qualité au Bénin dans les entreprises agro-alimentaires ?

K.r : La qualité au Bénin a une très longue histoire contrairement à ce qui semble se dire. Elle est d’abord étroitement liée à notre culture et aux mœurs des différents peuples de notre communauté. Mais il faut reconnaître que son concept a énormément évolué durant ces 50 dernières années ; notamment la vulgarisation de celui-ci sous sa forme la plus académiquement connue ces 15 années passées qui n’est autre que la mise en forme légale d’exigences, de procédures et d’organes permettant sa vulgarisation puis gestion par l’état et les entreprises dans notre pays. Je dirai donc sans crainte que le Bénin est à une étape de redéfinition et d’appropriation de son concept de la qualité, autrement dit nous sommes encore dans notre pays et nos différentes entreprises à l’étape embryonnaire de l’apprentissage de la qualité. Avec cela le secteur de l’agroalimentaire, en pionnier.

AgB : Quelles différences entre la norme ISO 9001 v2008 et celle ISO 9001 v2015 ?

K.r : Elle réside essentiellement dans le sens de la responsabilité de la conduite et des résultats de la mise en œuvre de tout le système de management de la qualité au sein de l’entreprise et des parties intéressées. Dans sa dernière version, la norme implique pleinement et responsabilise entièrement la direction de l’entreprise vis-à-vis de la gestion du SMQ (Système de Management de la Qualité) faisant ainsi d’elle le garant de sa réussite. Cela change complètement la donne.

AgB : L’obtention de la certification ISO 9001 version 2015 suffit -elle pour garantir au consommateur que le produit respecte toutes les exigences de qualité ?

K.r : Certainement pas, et encore moins pour les entreprises agroalimentaires. Les normes de la famille ISO 9001 sont essentiellement d’ordre managériales et vise plutôt à rassurer ou dans le meilleur des cas à garantir le bon fonctionnement de l’entreprise et de ses composantes organisationnelles. Même si ce bon fonctionnement se trouve être une base idéale pour la réalisation d’un produit ou service de qualité, elle ne saurait en être une conséquence directe ou de facto une garantie en cela.

AgB : Quelle est la norme minimale que toutes les entreprises agroalimentaires doivent avoir ?

K.r : C’est une question difficile (cela reviendrait à définir un seuil d’exigences minimales à ces dernières) car précise et à la fois relative en fonction de l’espace réglementaire dans lequel on se trouve de même que le niveau de la technologie disponible dans le milieu. Je considérerais pour le cadre de mon pays et du fait de ses réalités qui me semble bien connues que la norme la plus imposable pour les entreprises agroalimentaires serait celle des bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication. Elle pourrait aisément s’appliquer déjà à titre d’hygiène et de sécurité des denrées comestibles pour le secteur de l’agroalimentaire quel que soit sa taille (industrielle, moyenne, petite ou même artisanale). On pourrait tout bonnement comme au Ghana ou en Côte d’Ivoire en faire une exigence légale nationale mais surtout applicable et rigoureusement appliquée. Des exigences telle que l’HACCP pourrait tout aussi bien en faire l’objet.

AgB : Parlant du HACCP est-il aussi une norme ? si non à quoi sert-il donc dans l’industrie agroalimentaire ?

K.r : Pas au sens propre de la chose car c’est plutôt une méthode procédurale ou directive permettant la maîtrise des risques sur une chaîne de production. Elle est très utile et efficace en ce sens où elle prend en compte les aspects qualité du produit final, hygiène et sécurité sur tout le processus de production pouvant influer sur l’aspect final du produit. Elle pousse les opérateurs à une grande maîtrise du processus et même à innover en matière de technologie de production.

AgB : Pourquoi entendons-nous très rarement parler de la norme iso 22000 ? Doit-on dire qu’elle est plus difficile à avoir comparativement à la norme iso 9001 v 2015 ?

K.r :  Il faudrait toujours garder à l’esprit que même si le Bénin dans la sous-région a connu le concept de qualité et certification il y a un moment, nous sommes à l’heure actuel assez à la traîne. L’ISO 22000 est contrairement à la 9001 une norme qui touche directement à la qualité intrinsèque des produits agroalimentaires et à leur aspect sanitaire. Elle est en pratique presqu’ un cumule de la 9001 et de l’HACCP et des Bonnes pratiques de production. Elle est donc de ce fait plus consistant en termes d’exigences et c’est l’une des raisons qui fait que beaucoup d’entreprises agroalimentaires dans notre pays n’osent pas s’y frotter. Elle est certainement plus difficile à obtenir que celle 9001.

AgB : Parlez-nous de votre cabinet et quelles sont vos activités ?

K.r : KHROM&BRAIN Consulting est un bureau d’audits et d’études en matière de management QSE/RSE (qualité Sécurité Environnement et Responsabilité Sociétale des Entreprises) propres au secteur de l’agroalimentaire et aux activités y afférant. Nous réalisons des études, audits mais aussi des formations aux personnels d’entreprise et aux particuliers en matière de QSE/RSE, conformément aux référentiels ISO. Ce cabinet pour but à moyen terme d’être la référence pour les entreprises agroalimentaire au Bénin en matière de fiabilité de recourt sur les questions d’audits, études, de formation et des gestions des système de management de la qualité. A long terme, notre cabinet détiendra 80 % des parts du marché ouest africain en termes de recourt de fiabilité pour les études, audits, accompagnements et gestion des SMQ pour les entreprises agroalimentaires de l’environnement ouest africain en matière de QSE/RSE.

Et nous croyons fermement en cette possibilité, car le QSE/RSE est un aspect de différenciation qui constitue un atout énorme pour le continent, son propre développement (le bien être durable de ses population) et surtout pour se repositionner confortablement et définitivement sur le marché des économies mondiales prospères.

AgB : quelques conseils et recommandations à l’endroit de l’Etat et des responsables des industries agroalimentaires.

Je conseille aux responsables des industries agroalimentaires au Bénin de faire de la qualité un outil stratégique pour l’atteinte de leurs objectifs quel qu’ils soient. La qualité est l’une des choses les plus simples qui soient. Elle est l’outil le plus fiable pour ce qui est de réaliser une activité prospère et de la pérenniser dans le temps. C’est un paquet de survie qui conditionne de plus en plus l’existence dans le secteur de l’industrie. Aux responsables à divers niveaux de l’Etat, je dirai tout simplement que seules les organisations puissantes témoignent de l’utilité de faire de la qualité.

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