Agro-alimentaire

Entretien avec Monsieur Hospice AVOGNANKPO : Responsable qualité de la société KEURAM Sarl

Agrobenin : présentez-nous votre entreprise.
Hospice AVOGNANKPO (H.A): Keuram sarl est une entreprise à responsabilité limitée qui a démarré les activitées le 03 janvier 2011. Comme son nom l’indique (KEU : Keuillir, RA : Raper, M : Moudre), l’entreprise est chargée de la transformation des produits agricoles. Pour le début, nous avons commencé par la transformation du manioc en gari et tapioca nature (emballage de 1kg, 2kg et 5kg) et en gari et tapioca AFEDJOU (emballage de 100g et 500g). AFEDJOU car ces produits sont enrichis au lait de vache, lait de coco, ananas, sucre.

Agrobenin : Quelle est la capacité de production de votre entreprise ?
H.A: Avec un personnel de 22 agents dont 09 permanents, nous produisons actuellement 01 tonne de produits finis par semaine mais à compter de 2012, nous allons passer à une capacité de production de 06 tonnes de matières premières par jour.

Agrobenin : Ne voyez-vous pas que vous avez osé ?
H.A: Oui nous avons osé. Car il y a tellement de gari sur le marché que nous avons choisi de nous lancer encore dans la production de gari et de tapioca. C’est d’ailleurs ce qui a fait que nous n’avons eu aucun soutien tant technique et financier. En fait, après une étude minutieuse du marché, nous avons compris que la demande est forte. Pour preuve, vous constatez avec moi que nous sommes en pleine extension car nous allons passer en 2012 à un traitement de 06 tonnes de matières premières par jour. Tenez-vous tranquilles, toute la production actuelle est écoulée sur le marché national au point où nous n’arrivons pas à satisfaire le marché international.

Agrobenin : avez-vous eu des soutiens de partenaires financiers et techniques ?
H.A: Comme je le disais tantôt, nous n’avons eu aucun soutien financier et technique de qui que ce soit. D’ailleurs qui allez-vous voir pour dire de vous prêter de l’argent pour fabriquer du gari ! Tout a été fait sur fonds propres. D’ailleurs vous savez bien  ce qu’est entreprendre au Bénin. Il faut avoir les reins solides avant de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Agrobenin : Ne rencontrez-vous pas des difficultés quant à la disponibilité de la matière première ?
H.A: Concernant la quantité, nous assistons d’année en année à une baisse de la production de la matière première car les paysans au départ motivés par le programme de développement des racines et tubercules (PDRT) s’étaient lancés dans la culture du manioc mais se sont confrontés au problème d’écoulement de leur récolte. Par conséquent, ils ont abandonné cette culture au profit de la culture d’ananas et autres. Pour contrer alors un tant soit peu ce phénomène, nous payons au comptant nos fournisseurs afin de les stimuler et nous disposons aussi d’un site de production de manioc.
Quant à la qualité, au départ nous avons eu des problèmes avec nos fournisseurs mais finalement c’est maitriser car ils connaissent maintenant nos cahiers de charges.

Agrobenin : Pensez-vous que l’agriculture est à la hauteur des besoins de l’agroalimentaire au Benin?
H.A: Je réponds automatiquement par la négation. Car considérant uniquement mon entreprise, nous ne trouvons pas la quantité qu’il faut or le marché est bel et bien disponible. Imaginez donc tous les autres secteurs de transformation. Il manque aussi la formation des paysans surtout dans le choix des clones, le suivi de leur plantation. De même les paysans ont des terres mais n’ont pas les moyens qu’il faut pour les mettre en valeur. Figurez-vous qu’on utilise encore en ce 21ème siècle les moyens rudimentaires pour la culture !

Agrobenin :Si vous disposez d’une baguette magique, que feriez-vous pour le bonheur des Béninois ?
H.A: Je mettrai en place une banque agricole pour booster l’agriculture car nos chers parents (paysans) souffrent ; je vais réorganiser la filière manioc et former les paysans à l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de communication. Je profite aussi pour solliciter encore plus la disponibilité des agents du Centre Régional pour la Promotion Agricole (CERPA) aux côtés des paysans.

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